N°87
édition du 14 février 2014
Hasard du calendrier, cette année L’Actu paraît le 14 février, jour de la Saint-Valentin où les amoureux sont à l’honneur. L’occasion de se pencher sur les recherches menées à l’université autour de l’amour ! La recherche peut-elle nous aider à comprendre comment naît le sentiment amoureux ? Y-a-t-il une molécule ou un gène de l’amour ? Quelles sont les influences des nouvelles technologies de communication sur les rencontres et les relations amoureuses ?
Ce sentiment universel qu’est l’amour est l’objet de l’intérêt d’au moins deux scientifiques de l’université et de bien d’autres certainement, dans des disciplines bien différentes mais qui apportent chacune leur lot de réponses. Bien connu sur la place strasbourgeoise, Marcel Hibert, professeur de chimie organique à la Faculté de pharmacie, s’intéresse depuis une dizaine d’année maintenant à la chimie de l’amour, et à l’ocytocine en particulier. En effet, cette neurohormone peut être considérée comme la molécule de l’amour au sens large puisqu’elle est impliquée dans les processus d’attachement mère-enfant mais aussi du couple. Elle est également fondamentale dans la création du lien social et serait, semble-t-il, bénéfique pour contrecarrer certains troubles de l’autisme. En collaboration avec des biologistes et des médecins, Marcel Hibert s’attèle à décrypter les mécanismes moléculaires de l’amour que ce soit ceux de l’amour-passion ou désir (eros), l’amour-amitié ou joie (philia), ou l’amour universel de son prochain autrement dit la charité (agape).
Relations amoureuses et nouvelles technologies
De son côté, Patrick Schmoll, psychosociologue et anthropologue au sein du laboratoire Dynamique européenne (UMR 7367) est sur le point de publier un ouvrage consacré aux "amours artificielles"*. Ses travaux de recherche dans le domaine de l’anthropologie des techniques l’amènent à s’interroger sur l’évolution de la société et de l’être humain, de notre culture et de nos comportements, face aux révolutions technologiques. Point central de son prochain livre : l’évolution des rencontres et des relations amoureuses face aux nouvelles technologies de la communication. "Je m’intéresse notamment à l’influence de dispositifs aussi divers qu’Internet et les sites de rencontre, les réseaux sociaux, les SMS, le speed dating, les images pornographiques, les robots ou encore le viagra", illustre Patrick Schmoll.
Mais comment définir l’amour au 21e siècle ? Peut-on encore prétendre que les relations amoureuses et le sentiment amoureux sont identiques aux siècles précédents ? "Dans notre société, la figure amoureuse qui prédomine depuis le Moyen-Âge est celle de l’amour-passion, un amour unique, exclusif et éternel, telle qu’on le trouve décrit dans les premiers romans courtois, explique Patrick Schmoll. Cette notion d’amour-passion est apparue au 12e siècle, en concomitance avec l'institutionnalisation du mariage par l'Église, ainsi qu'avec une diffusion plus large du livre et une transformation de ses usages, la lecture solitaire et silencieuse en particulier. Lire des romans d’amour courtois permettait de vivre des relations amoureuses imaginaires et de compenser d’une certaine manière la régulation des pulsions sexuelles imposée par le mariage. On pourrait presque y voir là les prémices des amours virtuelles du 21e siècle".
De multiples "âmes sœurs" ?
Aujourd’hui, si les sites internet de rencontres, par exemple, se vantent encore de nous permettre de rencontrer l’âme sœur, la « figure de l’amour pour un seul autre » est fortement remise en cause ! Il existe un décalage grandissant entre les pratiques et les idéaux affichés. « Ainsi, lorsque l’on s’inscrit sur un site de rencontres, on multiplie les prises de contact et l’on mène parfois plusieurs relations virtuelles en parallèle, avant d’aboutir à un premier rendez-vous, à une vraie rencontre, voire une relation durable. » De la même manière, les réseaux sociaux très utilisés par les plus jeunes permettent certes des rencontres et l’émergence de relations amoureuses mais les exposent également au regard de tiers, acteurs potentiels de leurs relations.
Pour autant, si ces dispositifs parmi tant d’autres remettent en question l’idée d’un amour unique et éternel, voire la notion de la fidélité, il n’en demeure pas moins qu’ils peuvent encore faire naître de vraies passions amoureuses en ligne !
Anne-Isabelle Bischoff
Des chercheurs du Laboratoire d’innovation thérapeutique et du Laboratoire de biophotonique et pharmacologie (CNRS / Université de Strasbourg) viennent de mettre au point une méthode innovante utilisant la fluorescence pour visualiser et quantifier les récepteurs couplés aux protéines G à la surface des cellules, notamment le récepteur de l’ocytocine potentiellement impliqué dans les phénomènes d’attachement et les troubles liés à l’affect (autisme).
Ils ont conçu et synthétisé une sonde moléculaire invisible en solution dans l’eau qui possède la propriété unique de devenir fluorescente en se fixant à son récepteur (propriété « Turn on » ou « d’allumage »). La sonde permet ainsi la visualisation de ce récepteur par microscopie, dans des conditions homogènes d’étude, ainsi que la quantification des récepteurs à la surface des cellules. Cette méthode est une alternative aux techniques basées sur la radioactivité, plus facile à mettre en œuvre et moins dangereuse. De plus, elle permet potentiellement de travailler dans des conditions physiologiques.
Des chercheurs strasbourgeois1, en collaboration avec une équipe de Florida State University2, viennent de montrer que les complexes de polyélectrolyte compacts (nommés CoPECs), en solution aqueuse et en présence d'une forte concentration de sel, présentent des propriétés d'auto-adhésion et d'autoréparation étonnantes.
Les CoPECs, des complexes de polyélectrolyte compacts mis au point en 2009, ont des propriétés mécaniques proches de celles des disques intervertébraux et donc des applications potentielles dans le domaine des biomatériaux. Les chercheurs strasbourgeois viennent de montrer que ces matériaux possèdent également des propriétés d'auto-adhésion et d'autoréparation étonnantes.
Prenez un CoPEC, coupez-le en deux, joignez les deux bouts ensemble en solution aqueuse en présence d'une forte concentration de sel. Au bout de quelques minutes, les deux parties se recollent naturellement pour aboutir à un matériau étirable à plus de 500% (6 fois sa longueur) sans qu'il ne casse, même à l'endroit de la soudure (voir figure). Faites une entaille dans le matériau, laissez-le quelques heures dans une solution saline concentrée et la cicatrice disparaît totalement.
Une collaboration internationale impliquant plusieurs chercheurs de l'Observatoire astronomique de Strasbourg (CNRS/Université de Strasbourg) a mis au jour une surprenante relation entre le déplacement vertical des étoiles dans le voisinage du Soleil, dans la direction perpendiculaire au plan galactique, et leur âge.
Jusqu'à aujourd'hui, on pensait que les étoiles de notre galaxie avaient une agitation d'autant plus importante qu'elles étaient âgées. Mais pour les étoiles les plus vieilles du disque de la voie lactée, les astronomes ont montré que l'agitation diminue plutôt que d'augmenter avec l'âge. Les chercheurs ont pu mettre en évidence ce résultat, grâce à un modèle combinant les interactions de la voie lactée avec les petites galaxies absorbées il y a longtemps par celle-ci et les effets de migrations radiales des étoiles au sein du disque galactique.
Jana Quinte, doctorante en 5e année en Sciences de l’éducation, a créé et anime depuis juillet 2013 des ateliers pour et par les doctorants en sciences humaines et sociales au sein de l’association Doxtra.
L’idée de créer des ateliers mensuels pour les doctorants sur des sujets essentiellement d’ordre méthodologique, est venue à Jana Quinte alors qu’elle avait le sentiment de se retrouver seule face à sa thèse. L’originalité de ces ateliers : les doctorants et les docteurs se retrouvent entre pairs pour avoir une parole plus libre et un retour d’expérience concret.
Effectuant son doctorat en cotutelle avec l’École supérieure de pédagogie de Karlsruhe, Jana s’est inspirée des colloques pour doctorants organisés par celle-ci, mais… animés par des professeurs. Elle ne sait pas si le concept existe ailleurs mais elle l’a développé en fonction de ses besoins, qu’elle partage avec de nombreux doctorants, à en croire le succès que connaît l'initiative.
Ateliers mensuels entre pairs
Les ateliers se tiennent une fois par mois au Collège doctoral européen, le deuxième jeudi du mois de 16h à 18h, et ce, depuis juillet 2013. Ils ne désemplissent pas. Une vingtaine de doctorants, peu importe leur nombre d’années de recherche, mais aussi des docteurs, y viennent pour témoigner de leur expérience, échanger constructivement avec leurs pairs sur leur sujet de recherche et des questions de méthodologie propres aux sciences humaines et sociales.
C'est à travers l’association des doctorant-es et docteurs-es en sciences humaines de l'Université de Strasbourg, Doxtra, que Jana a su trouver non seulement le soutien nécessaire pour mettre en œuvre son projet mais avant tout un lieu pour le mûrir et rencontrer d'autres doctorants qui s'engagent comme elle pour soutenir l'expérience de recherche des doctorants et docteurs dans ces disciplines.
Pour informer la communauté, Jana a réalisé et posé des affiches au Collège doctoral européen. Doxtra diffuse par ailleurs l’info aux écoles doctorales strasbourgeoises. Mais finalement, le meilleur moyen de diffusion pour l’instant est le bouche à oreille positif dont bénéficient ces ateliers.
Fanny Del
Le Cercle Gutenberg a organisé une rencontre à la Maison de la Région vendredi 24 janvier dernier pour présenter ses lauréats sélectionnés en 2013 et leurs recherches et remercier les mécènes qui ont financé ses chaires et ses prix.
Quatre chercheurs de réputation mondiale accueillis un an dans des laboratoires strasbourgeois se sont vus attribuer les chaires Gutenberg 2013. Dotées chacune de 60 000 euros, trois des quatre chaires attribuées en 2013 ont été financées par la Région Alsace et une par la Communauté urbaine de Strasbourg.
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Le prix Guy-Ourisson a été attribué par le Cercle Gutenberg à deux chercheurs dont Phu Nguyen-Van, chargé de recherche de première classe CNRS au Bureau d’économie théorique et appliquée (Béta). La dotation de 20 000 euros liée à ce prix doit permettre à ce chercheur d’accélérer ses recherches.
Enfin, le prix Fondation-Université de Strasbourg – Cercle Gutenberg, financé par la Fondation Université de Strasbourg depuis 2011 à hauteur de 10 000 euros, a été accordé à :
Lire le dossier de presse
Les collectivités alsaciennes vont financer une nouvelle fois le dispositif des chaires Gutenberg, lancé pour la première fois en 2007 à l'initiative du Cercle Gutenberg, pour faciliter l’accueil en Alsace de chercheurs de niveau international invités par un ou plusieurs établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Tous les champs disciplinaires sont éligibles dans les deux départements alsaciens. Au titre de ce dispositif, le lauréat bénéficie à titre personnel d'un prix de 10 000 euros et son unité d'accueil d'une dotation de 50 000 euros.
Les dossiers de candidatures dûment complétés doivent être adressés au Cercle Gutenberg par les responsables des établissements ou des unités d’enseignement et de recherche concernées au plus tard le 15 avril 2014.
Le séminaire de microbiologie de Strasbourg (SMS 2014) se déroulera jeudi 3 avril 2014 à la Faculté de pharmacie de Strasbourg.
Cette journée scientifique, placée sous l'égide de l'école doctorale Vie et Santé, est l'occasion pour les jeunes chercheurs (doctorants, post-doctorants) de pouvoir présenter leurs travaux, mais également l'opportunité pour les différentes équipes de pouvoir se rencontrer et échanger. Elle permettra aux doctorants de valider des UE scientifiques.
Toutes les informations nécessaires à l'inscription (obligatoire) sont disponibles sur le site internet du séminaire. Attention, cette année encore, le nombre d'inscrit est limité à 120 personnes.
L'Institut trinational pour la recherche sur les plantes (ITP)* organise sa première conférence internationale sur le thème des dynamiques de l'ADN des plantes du 14 au 16 mai 2014 à l'Hôtel du Département à Strasbourg.
La conférence de l’ITP abordera, grâce à la participation de nombreux speakers, les thèmes d’actualité dans le domaine de la biologie végétale suivants :
La date limite d’inscription et de soumission des abstracts est le 28 février 2014. Attention, le nombre de places est limité.
Dans le cadre du Festival du film de chercheur 2014 du 10 au 15 juin 2014, un appel à communications intitulé « Filmer sa recherche » est lancé. Il s’adresse à tout personnel rattaché administrativement à un laboratoire ou à une structure d’enseignement supérieur et de recherche qui désire valoriser sa recherche à travers un document audiovisuel.
Le festival offrira aux candidats la possibilité de présenter un travail de recherche devant un public de médias invités. Une sélection sera faite par un jury de chercheurs et de professionnels de l’image afin de choisir 10 présentations maximum. Jeudi 12 juin 2014, les candidats retenus présenteront leurs travaux au cours du Festival du film de chercheur à Nancy.
Deux prix seront attribués. Pour le premier prix, « Prix CNRS Images », la communication retenue fera l’objet d’un film court d’actualité d’environ 5 minutes, faisant état d’une recherche en France métropolitaine, réalisé et produit par CNRS Images (d’une valeur de 10 000 euros). Pour le deuxième prix, « Prix Festival du film de chercheur », une dotation de 2 000 euros permettra au lauréat de développer son projet à travers un scénario, de préparer une production et un tournage sur le terrain.
Le cancéropôle du Grand-Est renouvelle en 2014 son prix de master en sciences humaines et sociales / épidémiologie et son appel à candidatures pour le soutien à la participation à des formations en rapport avec la recherche translationnelle sur le cancer.
Lancé en 2013, le prix de master en sciences humaines et sociales (SHS) / épidémiologie a permis de récompenser trois jeunes chercheurs pour leurs travaux en SHS ou en épidémiologie sur les problématiques du cancer (voir résultats). Pour l'année 2014, deux prix d'un montant de 1 000 euros et de 500 euros seront attribués. Peuvent candidater les étudiants titulaires d’une inscription en master 2 pour l’année universitaire en cours dans un établissement supérieur situé dans l’une des 5 régions du Grand-Est dans diverses disciplines et rédigeant un mémoire portant sur les problématiques posées par le cancer. La soumission des dossiers se fait en deux temps : dépôt de la candidature avant le 28 février 2014 et dépôt du mémoire de master pour les étudiants sélectionnés lors de la première étape avant le 15 juillet 2014.
500 euros d'aides financières
Concernant le soutien à la participation à des formations en rapport avec la recherche translationnelle sur le cancer, l'appel à candidatures est ouvert à toute personne issue d’une des cinq régions du Grand-Est ayant le projet d’intégrer une formation universitaire de niveau master 2 Recherche ou de troisième cycle (DU, DIU), ou autre formation spécialisée, portant sur des disciplines biomédicales concernées par la recherche sur le cancer. Ces aides financières d’un montant forfaitaire de 500 euros chacune pourront servir à couvrir les frais d’inscription à la formation, ainsi que d’éventuels frais de déplacement et d’hébergement. Pour les formations ayant lieu durant l’année universitaire 2014-2015, la sélection se fera parmi les dossiers reçus au 26 septembre 2014 dernier délai.
Le devenir des docteurs 2010
Au 1er mars 2013 :
• 84% : le taux d'emploi des docteurs
• dont 29% sont en post-doctorat
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 12 mars midi pour une parution le vendredi 14 mars 2014. Consultez les dates des prochains numéros.
